Cette carte interactive montre l’impact probable du changement climatique et du développement industriel sur la surface de la Terre, une prédiction inquiétante de la vulnérabilité de notre planète à l’horizon 2050. La nouvelle carte de l’occupation des sols en 2050 fait partie de l’Atlas vivant d’Esri, qui exploite notamment des images satellite pour donner un aperçu des trois prochaines décennies.
“Comprendre comment notre monde a changé peut donner un aperçu de la construction d’un avenir plus durable et plus prospère”, explique Esri. “En analysant les données historiques de la couverture terrestre mondiale et en observant les changements au fil du temps, nous pouvons faire des prédictions fondamentales et prévoir les modèles de croissance pour l’avenir.”
Il en résulte un nouvel ensemble de cartes, fruit de la collaboration entre les Clark Labs de l’université Clark et Esri. Ils ont utilisé des décennies de données d’observation par satellite provenant de l’initiative sur le changement climatique de l’Agence spatiale européenne pour montrer comment différentes sections de terre sont utilisées. En suivant les changements survenus entre 2010 et 2018, ils ont élaboré un modèle de vulnérabilité qu’ils ont pu intégrer à l’atlas vivant.
Celui-ci permet de déterminer où le développement pourrait convertir des zones de végétation naturelle – ou couverture terrestre – en terres agricoles et urbaines. L’algorithme intègre des facteurs tels que la distance aux zones modifiées, le nombre d’habitants des infrastructures et les données relatives au produit intérieur brut (PIB), ainsi que des données bioclimatiques et géophysiques. Les cartes qui en résultent ont une résolution de 300 mètres.
Il est particulièrement intéressant de constater que l’on peut facilement suivre l’évolution de la situation en 2018 par rapport à celle prévue en 2050. Sans surprise, dans de nombreuses zones urbaines, la prévision est celle d’un plus grand étalement, les terres actuellement cultivées, les prairies, les broussailles ou la végétation éparse étant remplacées par des revêtements artificiels ou des bâtiments.
Les régions côtières sont également particulièrement susceptibles de connaître un développement urbain et une plus grande densité de surfaces artificielles. Cela pourrait avoir des répercussions inquiétantes, compte tenu des études récemment publiées par des chercheurs de la NASA sur l’évolution des inondations côtières. Ils ont constaté que, grâce à l’élévation du niveau des mers due au changement climatique, combinée au cycle naturel “bancal” de la Lune en orbite autour de la Terre, les inondations saisonnières sont beaucoup plus probables dans les années 2030.
Plus tôt, la NASA américaine et l’Agence spatiale européenne ont annoncé qu’elles formaient une alliance stratégique sur le changement climatique. Une partie de cette alliance consistera en la diffusion gratuite de données satellitaires et autres, montrant certains des changements survenus sur la planète au cours des décennies d’observations effectuées par les projets de la NASA et de l’ASE. On espère que, comme dans le cas de ce nouvel ajout à l’atlas vivant, l’amélioration de l’accès aux données sur les tendances et autres contribuera à souligner l’urgence du changement climatique et du réchauffement de la planète.